Les « prosphores » sont des offrandes, littéralement « ce qui est apporté ». Le prêtre y prélève des parcelles qu’il place sur la patène en prononçant les noms qui se trouvent sur le dyptique, vivants et défunts, ainsi que le nom de la personne qui a fait l’offrande.
Nous avons plusieurs moments importants dans la Liturgie : le Rassemblement, l’Annonce de la Parole, la Communion avec le Christ, l’Envoie « en paix « … Voici quelques remarques sur notre position, notre attitude, nos gestes.
Tout d’abord, comment est-ce qu’il faut se tenir pendant la Liturgie divine ? Debout ? A genoux ? Assis ? Les différentes églises orthodoxes ont différentes coutumes et sensibilités.
Dans certaines églises on est souvent assis. Mais il me semble, avec tout mon respect, que cette position est plutôt la position pour un concert ou un spectacle. Assis, nous sommes pas impliqués, nous sommes distants, des consommateurs. Et d’ailleurs cette coutume n’est que très récente. Avant, à l’Est comme à l’Ouest, on ne s’asseyait pas à l’église ( Ce qui laisse la liberté à ceux qui ne peuvent pas se tenir debout de s’asseoir. Et d’ailleurs également à ceux qui viennent d’églises où ils ont toujours été accoutumés à s’asseoir- nous respectons leurs coutumes. Sentons-nous libres dans la Maison de Dieu.
Par contre, pour ceux qui s’assoient, ils se lèveront ou s’agenouilleront, dans la mesure du possible, aux grands moments (quand ils sont encensés, quand le prêtre donne la bénédiction, au moment des Entrées et pendant l’Anaphore). D’ailleurs, pendant l’homélie, tous peuvent s’asseoir puisque ce n’est pas Dieu qui parle, mais un simple être humain. Par contre pendant la lecture de l’Apôtre on ne s’assoit pas – seuls les prêtres célébrants, comme délégués de l’évêque égaux aux Apôtres, le font. ).
Devant la Présence de Dieu, il me semble que l’on reste respectueusement debout ( Comme on le fait quand on entre dans le bureau d’un supérieur ou le salon de quelqu’un que l’on respecte, on ne s’assiéra que quand l’autre nous invite de le faire.) Ou bien on se met à genoux. Puisque nous nous savons petits. Puisque c’est ainsi que nous Le vénérons. Nous pouvons alors nous agenouiller pendant toute la Liturgie, ou aux moins pendant les grands moments : l’Entrée avec l’Evangile, l’Entrée avec les Dons, pendant l’Anaphore et surtout pendant l’Epiclèse : « Nous T’offrons encore ce culte spirituel (…) et nous T’invoquons, nous Te prions et nous Te supplions : envoie Ton Esprit Saint sur nous et sur les dons (…) « , et aussi quand le prêtre élève le Pain au-dessus du discos en disant « Les Saints Dons aux saints » puisque nous savons que « un seul est Saint, un seul est Seigneur, Jésus Christ », et également quand le prêtre sort avec le Calice pour la Sainte Communion.
Sauf pour le dimanche. Saint Basile disait : « Au jour de la résurrection, nous nous tenons debout » (Basile de Césarée, De l’Esprit Saint 27. Mais déjà Saint Irénée (2ème siècle) et Tertullien (début 3ème siècle) le mentionnent.). Dieu se lève et nous nous levons avec Lui. D’ailleurs, le canon 20 du Concile de Nicée interdit de s’agenouiller le dimanche (Ce qui n’exclut pas de faire une grande méthanie (signe de la croix après lequel nous touchons la terre avec notre tête en signe de vénération) à la fin de l’Epiclèse « Et fait ce pain Corps précieux de Ton Christ, et ce qui est dans ce Calice… ».).
Quand le prêtre nous bénit (nous fait partager la bénédiction donnée par Dieu) et quand il nous encense (nous fait honneur comme on vénère les Icônes ( Nous avons étés crées « en Icône de Dieu » (Genèse 1, 26), Icône scandalisée dans la chute mais restaurée en nous par le Baptême. Nous sommes donc des Icônes que l’on peut vénérer pour adorer Dieu qui se révèle en nous (il faut bien distinguer entre vénérer et adorer comme le faisait le 7e Concile Œcuménique. Nous inclinons la tête pour recevoir cette bénédiction ou cette révérence humblement ( Nous ne nous signons donc pas. Par contre, quand le prêtre nous bénit avec la Croix ou avec l’Evangile, nous faisons le signe de la Croix.).
Puis, nous avons déjà dit dans un des mots précédents que les lectures sont faites pour être écoutées et entendues. Rien de plus logique alors de s’approcher. Notre Liturgie n’est pas statique, nous pouvons nous déplacer et pendant les lectures, nous devrions tous être autour du lecteur.
Suit la Communion. Nous nous approchons du Calice les bras croisés comme le font les anges avec leurs ailes. C’est un geste de désarmement. On est comme les bébés avant la naissance, en toute confiance devant notre Dieu.
Et après avoir reçu la Communion ? Les coutumes diffèrent de nouveau. Il y en a qui n’embrassent plus rien après avoir reçu la Communion, d’autres qui embrassent le Calice et encore d’autres le Calice et la main du prêtre. Qu’est-ce que c’est l’idée derrière ? On embrasse souvent « l’ustensile » de la grâce : la main du prêtre par qui Dieu nous a bénis par exemple. Et ainsi on peut également embrasser le Calice duquel nous avons reçu la Vie. Par contre, nous n’embrassons plus rien de ce monde à partir du moment où nous avons pu participer « dans la divinité du Christ » comme le disait Saint Grégoire de Nazianze, puisque ayant participé au Corps du Christ nous sommes « devenus ce que nous avons reçu », comme le disait St Augustin ( Nous avons vu cela dans les mots précédents). Et nous n’embrassons donc plus la main du prêtre qui tient le Calice ( Et pour ceux qui sont très strictes même pas le Calice.). C’est pour la même raison que je ne laisse pas embrasser la croix à la fin de la Liturgie à ceux qui ont communié mais que je la mets sur leurs têtes. Par contre nous nous embrassons les uns les autres puisque tous nous « ne sommes qu’un Corps, car tous nous avons participés à ce Pain unique », Corps du Christ (Première lettre aux Corinthiens, 10, 16 – 17.).
Et à la fin de la Liturgie nous « sortons en paix » (Texte de la Liturgie à la fin de la Liturgie.), « méditant dans notre cœur » aux paroles du Seigneur ( Comparez -vous avec la Mère de Dieu qui après la naissance de son Fils, notre Sauveur, entend ce que l’Ange à dit de lui et « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur « , Evangile selon Saint Luc, 2, 8-19.) et nous gardant loin de toute mauvaise parole puisque « la braise de l’Autel », la Sainte Communion « a touché nos lèvres » (Le prêtre dit après la communion ces mots que l’Ange disait également au prophète Isaïe après sa vision (Isaïe 6, 6-7) : « L’un des séraphins vola vers moi, tenant dans sa main une braise qu’il avait prise avec des pinces sur l’Autel. Il m’en toucha la bouche et dit : ‘Voici, ceci a touché tes lèvres, ta faute est effacée, ton péché est pardonné’ « .).
Les « prosphores » sont des offrandes, littéralement « ce qui est apporté ». Le prêtre y prélève des parcelles qu’il place sur la patène en prononçant les noms qui se trouvent sur le dyptique, vivants et défunts, ainsi que le nom de la personne qui a fait l’offrande.
Les usages
Il y a plusieurs usages. Dans certaines Églises, slaves notamment, les prosphores sont restituées aux fidèles qui les ont apportées; dans d’autres, elles sont partagées, à l’issue de la célébration, entre tous ceux qui sont présents. Selon ce dernier usage, le pain provenant des prosphores est distribué immédiatement, souvent trempé dans le vin, à ceux qui communient, pour marquer la fin du jeûne eucharistique et la reprise des nourritures du monde. Il est donné également, au moment du « pain béni », à tous les baptisés qui s’approchent: il prend alors le nom d’ « antidoron« , « anafura », parce qu’il est consommé éventuellement, “à la place des Dons”, par des personnes qui n’ont pas communié, pour une raison ou une autre.
Certains fidèles prennent une bonne quantité de ce pain béni et l’apportent chez eux pour le consommer chaque jour. Il faut dire que ce « pain béni » provient, non seulement des prosphores, mais du pain rond principal qui entoure l’Agneau cubique que le prêtre a prélevé au moment de la préparation des Dons ou « proscomédie », ou encore « prothèse ». Peut-être y a-t-il ici une légère confusion…
Comment le prendre ?
En tout cas, les pains rendus aux offrants, ou le pain distribué en bénédiction (« eulogia »), sont toujours consommés avant quelque autre nourriture que ce soit. Si les fidèles les consomment sur place, à l’église, ce sera avant l’agape par exemple; s’ils les consomment chez eux, ce sera le matin, à jeun, avec la prière, avant tout petit déjeuner!
Quelle prière?
Il semble que les prosphores ou le pain béni peuvent être consommés tous les jours de la semaine de cette façon, jusqu’à la prochaine eucharistie, assurant ainsi un certain degré de communion, surtout quand on est loin d’une église. Le mieux serait de le consommer après les prières matinales que tout Orthodoxe dit, ou après avoir lu l’évangile du jour, en tout cas après les prières initiales, par exemple, qui comportent le Notre-Père. Si ce pain n’est pas consommé, ou s’il se dégrade, il peut éventuellement être mis en terre, avec le plus grand respect, puisqu’il est lié de près ou de loin à la communion eucharistique.
selon « Sagesse- Orthodoxe.fr »